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  • : Candidette à Journalism-Land
  • : Blog pas très sérieux d'une Candidette (féminin de Candide) qui s'éclate à Journalism-land, cet univers impitoyable. Au programme: splendeurs et misères du métier, stages et premiers boulots, coups de coeur et coups de gueule, commérage et babillage sur les médias, tout ça avec une bonne dose d'optimisme et de jovialité.
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24 mars 2010 3 24 /03 /mars /2010 23:41

princessfrogNouvelle-Orléans, années 20. Tiana, jeune et jolie (ça va de soi, où a t-on vu une héroïne moche chez Disney ?) afro-américaine passionnée de cuisine, travaille dur jour et nuit comme serveuse pour pouvoir réaliser son rêve, hérité de son défunt père : monter son propre restaurant. Elle a grandi aux côtés d'une petite fille blanche d'aristocrates, Charlotte, dont le père employait la mère de Tiana comme gouvernante. Ensemble, les deux fillettes écoutaient les contes de fées que leur racontait cette dernière. Ce qui n'empêchera pas Tiana de garder la tête sur les épaules une fois devenue jeune fille. Pour réussir, il lui faudra encore trimer, c'est sûr. Dans son entourage, elle est peu soutenue. Ses collègues lui rient au nez lorsqu'elle parle de sa future entreprise. Ses amis lui reprochent de se tuer à la tâche et de dédaigner les moments de plaisir. « Allez quoi, viens au bal ce soir avec nous, ça te fera du bien !» lui disent-ils souvent. Que nenni, Tiana a peut-être vingt ans mais pas le temps pour l'amour et les frivolités. Elle sait bien pourquoi elle ne s'accorde aucun répit, elle hérite du courage et de la détermination de son père. A la guerre comme à la guerre ! Et sa bataille paie lorsqu'elle parvient enfin à réunir tout l'argent nécessaire à l'achat d'un bâtiment dont elle rêve pour son restaurant. Mais elle déchante lorsqu'on lui apprend qu'un homme est sur le point de faire l'acquisition du bien à sa place. En gros, on lui fait comprendre que « ma petite, t'es bien gentille et bien mignonne, mais un peu noire donc forcément tu vas nous la mettre à l'envers, c'est pas de ton ressort ces affaires-là ». Tiana ne peut plus seulement compter sur elle-même pour résoudre ce sacré problème.

C'est ce moment-là que le prince noir Naveen (charmant et sexy évidemment) choisit pour débarquer dans le coin, attiré par le jazz. Charlotte, qui s'est mis en tête de l'épouser, l'attend en trépignant d'impatience et d'excitation. Mais Naveen n'en fout pas une et ne pense qu'à s'éclater dans la vie. Un bon morceau de jazz et le voilà parti dans une danse endiablée et plus rien ni personne ne l'arrête. Certainement pas ce malotru de Lawrence, son majordome excédé qui s'évertue à lui rappeler ses responsabilités, en vain. Aussi naïf que joyeux, Naveen se laisse entraîner sans se méfier dans l'antre du maléfique docteur vaudou Facilier, jaloux de sa richesse et de son pouvoir. En deux temps trois mouvements, le beau couillon de prince se retrouve transformé en vulgaire... grenouille. Grenouille oui, car c'est quand même plus classe qu'un crapaud. Cela dit, le mal est fait. Il faudra qu'une princesse l'embrasse pour qu'il retrouve sa forme humaine, qu'en attendant le vilain sorcier lui emprunte sans scrupule.

Le soir du bal durant lequel il est justement attendu, le prince grenouille rencontre Tiana somptueuse dans sa robe princière, et la prend donc pour une princesse. Il lui demande de l'embrasser. Or, contre toute attente, voilà t-il pas que la pauvre demoiselle est à son tour métamorphosée en grenouille. C'est balo ! Les choses se compliquent, mais au moins entre grenouilles ex-humains, ça créé forcément des liens. Tiana et Naveen sont dans le même galère, c'est le cas de le dire. Alors commence l'errance sur les rives du Mississipi à la recherche de la prêtresse vaudou Mama Odie vieille de 200 ans, qui est susceptible de pouvoir briser le sortilège. Sur la route, les deux batraciens font des rencontres amicales trépidantes. D'abord Louis, l'alligator fan et joueur de jazz, qui se plaint d'effrayer les humains lorsqu'il tente de leur faire connaître ses talents. Puis Raymond la luciole friponne, rendu d'autant plus charismatique grâce à un accent antillais avec lequel il appelle Tiana « chéwie ». Il faut bien ça pour réconforter et éclairer le chemin de nos deux petits amphibiens en perte d'identité et traqués par les âmes perdues du sorcier Facilier.

Rien de tel que des mésaventures loufoques sur fond de musique jazzy sucrée au fin fond de la Louisiane pour rapprocher deux sacrés personnages, qui au départ n'avaient pas grand-chose en commun.

Joli conte frais et coloré, qui a le mérite d'offrir de vrais dessins, à l'ancienne, animé par une intrigue exotique qui sort des sentiers battus. La princesse et la grenouille, je dis oui pour rêver un peu en swinguant, rire et s'émouvoir avec un bon cornet de pop-corn quand on a le blues. Je l'ai vu avec ma mère. Quand on est sorties de là, elle m'a dit : « Imagine-toi il y a 15 ans, l'effet que ça t'aurait fait ». Ah j'avoue, rien de moins que du rêve à fond. Nos purs Disney des années 90, La petite Sirène, La Belle et la Bête, Le Roi Lion, Aladdin, j'ai tellement rêvé avec eux...souvenirs, souvenirs.

 

C'était par contre pas la peine de faire tout un plat du débarquement d'une princesse noire chez Disney, car...

de 1.bah oui elle est noire, et y'a plein de Noirs, eh bah c'est bien, pourquoi faut-il s'en étonner, alors qu'on est en 2010 ?

de 2.elle passe plus de temps en grenouille qu'en humaine dans le dessin animé

de 3.ce n'est pas une princesse à l'origine

de 4.ce n'est pas une vraie noire lol. Je m'explique: disons qu'elle comme le prince et les autres personnages noirs ressemblent plus à des Arabes bien bronzés ou à des Indiens qu'à des Afro-Américains. Ils ne possèdent pas de véritables traits négroïdes, comme la plupart des individus ayant au préalable des racines africaines. Je sais, je chipote, mais c'est un truc qui m'a quand même sauté aux yeux. Où sont les lèvres charnues, le nez épaté, les cheveux crépus ? Qui au passage, sont quand même assez caractéristiques des ethnies afro. C'est pas des vrais Noirs ça ! Vous allez pas me faire croire qu'à l'époque c'était déjà répandu de se défriser les cheveux, ou de faire des tissages, et de se retaper le nez comme les blackettes du show-biz américain. Le prince Naveen, surtout, on dirait un reubeu plus qu'un renoi, c'est clair et net. D'ailleurs, je parierais que le dessinateur d'Aladdin est passé par là, car lui et Tiana ressemblent étrangement à Aladdin et Jasmine, c'est flag ! Ils sont juste plus foncés. Quant au sorcier ma foi, il a trop la gueule de Jafar.

Bien sûr, je suis loin de plaider pour la représentation des Noirs telle qu'elle a été faite par Hergé dans Tintin au Congo, encore heureux ! Et je ne cherche pas à nourrir une polémique – qui d'ailleurs a déjà été lancée – pour si peu. Seulement, je m'amuse de voir comment les médias se sont emballés autour de ce dessin animé lors de sa sortie, alors que déjà la représentation physique de la communauté noire y est erronée. C'est un fait que je ne suis pas la seule à avoir relevé. En 2006 lors de la création du film, certains reproches jasaient à ce sujet. Bref, bref, bref, laissons. Allez va, vive Disney quand même.

 

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commentaires

E
<br /> Mdr ! Grave, à déplorer toute cette com' autour de la princesse noire de disney. Surtout que ça fait 1 ou 2 qu'on nous a bassiné avec cet "évènement"<br /> Bref, c'était drôle quand même.<br /> Moi je dis, cette princesse noire en dessin animée a fait le même temps qu'un acteur noir au ciné...<br /> Mais bon on a dépassé tout ça :p<br /> <br /> <br />
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